Comment raconter ce weekend de folie sans que ça prenne plusieurs pages... Je vais essayer d'être court (c'est pas gagné).
C'était une petite folie que nous avions organisé avec des potes allemands rencontrés il y a une année autour d'une highline aux gastlosen. Jan & Immi viendront donc vendredi soir de Stuttgart. Comme on n'est jamais assez de fous, ils ont invité des amis à eux qui ont fabriqué leur propre drône et qui sont très motivés pour venir nous filmer de manière "aérienne". Thomas & Sebastian arriveront donc vendredi soir, encore plus tard, direct après le boulot de Munich. Un bon plat cuisiné par Jan autour duquel on se dit qu'on pourrait faire un scénario pour la vidéo du weekend. Yannick m'avait donné l'idée du thème, plutôt évident : "on va dormir dans une grotte donc le thème pourrait être les hommes préhistoriques !". On prend alors une feuille de papier et chacun énumère des idées de scènes plus ou moins farfelues, drôles ou débiles. On est exité comme des gamins de commencer cette aventure. Une petite nuit de camping dans mon jardin pour les allemands et le samedi 6h le réveil sonne. C'est le dernier weekend d'octobre, il fait plutôt frisquet. On se retrouve tous à la douane Suisse pour partir à quelques voitures dans la route en lacets du Salève français. Un dernier check-up matériel sur le parking, on se réparti des kg et des kg de matériel sur le dos (matériel de highline, de vidéo avec quelques dizaines de batterie pour le drône, de camping pour dormir dans le froid, de nourriture et eau pour 2 jours, et autres trucs farfelus, je vous laisse imaginer...), et c'est parti. Les allemands nous impressionnent avec leur double énorme sac chacun, un sur le dos, un sur le ventre, et ce sac-drône qui dépasse de 1m au dessus de sa tête. C'est 1h de marche qui nous attend, tout commence bien, Yannick nous guide. On savait que le chemin était "foireux" mais on ne savait pas à quel point. Vers la fin, le sentier se rétrécit de plus en plus, et à gauche, c'est le grand vide. On a pas trop envie de tomber, on arrête de rigoler et on regarde où on met les pieds. Sur un petit bout il y a un câble pour se tenir mais au moment le plus galère il n'y en a plus. Il faut se baisser fortement pour passer sous un rocher, et les allemands ont de la peine avec cet énorme sac. Faut se dire aussi que le drône est cher et fragile et qu'ils ont pas trop envie de prendre de risque... Finalement Yannick vient leur prendre leur drône et ils feront plusieurs aller-retours pour prendre leurs autres sacs.
A peine arrivé, Yannick, Raph, Jan, Immi et moi on commence à sortir le matos de highline et chercher les points. La petite ligne, d'une 40aine de mètres, sera installée assez rapidement. Pendant que d'autres font la tension, je descend en rappel sur les points de la grande ligne et commence à installer l'ancrage. Bob, qui vient d'arriver en stop, part scotcher la petite ligne et en profitera pour faire le passage de la grande ligne de l'autre côté. Yannick et moi allons alors de l'autre côté avec le bout de cette ligne et la corde de back up, nous avons de la core 1 de 100m (76g/m donc 7,6 kg) et comme back up une corde statique 10.5mm de 100m aussi, presque le même poids, alors quand on tient tout ça à bout de bras au bord de falaise, on on redouble de vigilance... On aimerait pas se faire embarquer en bas. On utilise la corde du back up pour faire le petit rappel de l'autre côté. Je descends toute seule pour faire l'ancrage, et remonte avec le rig sur un caillou très incertain, en criant "caillou" toutes les 3 secondes. Heureusement qu'il fait trop froid pour les grimpeurs et promeneurs, et qu'il n'y a personne en dessous. On retourne alors de l'autre côté pour faire la tension, et c'est là que ça se complique. Bon, inutile de mentionner qu'on a oublié le leash, ça, c'est classique. Non le vrai problème c'est que on se retrouve avec des bananas assez petits (j'étais persuadée que les bananas des allemands seraient plus gros, je n'avais même pas pensé à demander...) et que la slack "core 1", est trop grosse pour bien coulisser dedans. En plus, on avait décidé de tendre au buckingham, c'est à dire avec un ligne grip et 2 highslides. Et on est que Yannick et moi à tirer, vu qu'il faut descendre en rappel et qu'il n'y a pas beaucoup de place là bas en bas. Alors on tire tout ce qu'on peut avec cette slack qui coulisse à peine dans les bananas, on se défonce les bras pour ravaler à peine 50cm. En gros, autant dire que c'est tendu à la main. Pour le back up, on le tendra vraiment qu'à la main : un qui tient, l'autre qui fait le 8, et hop dans la manille du masterpoint. On se retrouve donc avec une ligne très très lourde et presque pas tendue, qui a une flèche naturelle (sans personne dessus) de 30 ou 50cm. Ca va être drôle !
Après 3h les installations sont finies. Terrain de jeu ouvert !!!! Les lignes ne seront plus libre de toutes la journées. Chacun va faire un tour, puis un autre... Les allemands préparent leur drône (ça leur prend aussi du temps) qui vient ensuite nous tournoyer au dessus de la tête. Je le trouve assez silencieux, par rapport aux autres que j'avais déjà entendu. Raph et moi on fera de beaux essais sur la grande ligne, d'environ 60m (peut etre un peu plus), mais personne ne la traversera le samedi, si mes souvenirs sont bons. La journée passe vite, les nuages couvrent le ciel, mais on ira sur les lignes jusqu'au dernier rayon. Raph ira même sur la petite avec une lampe frontale de nuit, que vous pouvez voir sur la vidéo quand le reste du groupe est au chaud au bord du feu. On décolle plus du feu, qui nous enfume la grotte, mais qui nous tient bien au chaud, car il fait froid à 1000m d'altitude une nuit de fin octobre. On dormira chacun dans un endroit différent, certains dans les sac de couchage dans la grotte, d'autres dans les sac de couchage à la belle étoile, d'autres dans des hammacs sur la ligne, et Bob dans un hammac qui tient sur coinceur dans les fissures de la grotte. Les chiens eux se contenteront du sol dur de la grotte.
Le lendemain matin, nous sommes en plein dans le nuage, on ne voit pas à 50m. Raph, toujours aussi motivé, va faire des beaux essais en blind sur la grande ligne. C'est vrai tant qu'à faire autant le faire en blind que de voir du brouillard qui bouge ! Il y reste au moins 1h pendant qu'on petit dejeune tous au chaud. Et bien qu'il soit pas très loin de nous, impossible de le voir dans ce brouillard. Heureusement le "CHLAAAC" de la ligne quand il catch nous rappelle qu'il est là, sinon on l'aurait oublié, le pauvre. Les allemands profite de cette non-visibilité pour faire un aller-retour à la voiture pour charger toutes leurs batteries. Ils reviennent en début d'après-midi, juste quand le brouillard se lève enfin ! Et là, c'est magique. Grand soleil, les couleurs de l'automne apparaissent enfin. On regarde les chamois qui sont un peu plus bas, et on se précipite sur les lignes. Un dimanche de grand soleil, on croisera (enfin, c'est plutôt eux qui nous croisent) des parapentistes, des grimpeurs, des randonneurs... En général ils nous regardent, s'arrêtent, viennent nous interroger. Tout le monde trouve ça chouette et s'intéresse. D'autres potes nous rejoignent pour une demi-journée, on sera une petite quinzaine tout au plus. Certaines viennent de lausanne en voiture, d'autres sont monté à pieds en haut du Salève. L'ambiance est toujours chouette, les lignes toujours occupées, même la grande. Raph nous fera une belle traversée dans le sens du retour. Moi je ferais encore de beaux essais, je marcherai bien les 2/3 mais pas de traversée complète. On se fait tous plaisir et on déconne pas mal. Malheureusement les allemands doivent rentrer plus tôt, ils ont encore de la route et le lendemain ne l'oublions pas c'est lundi matin... déjà. Nous autres resteront tant que le soleil est là. On décide juste de démonter les lignes et ranger les affaires au dernier rayon, et on marchera de nuit. La désinstallation sera plus longue que prévu, car, pour éviter de jetter la corde en bas et qu'elle s'accroche probablement dans les arbres, on a voulu la laisser accrocher des deux côtés, du coup j'ai dû remonter en rappel sur une corde fixée de l'autre côté plus bas mais trés détendue.. Donc en gros je devais porter les 7kg de corde en plus de mon poids et ce sans poignée jumar... je me fabrique une pédale avec un bout de sangle mais ça reste très galère. Une fois tout rangé, on se sent plus léger sans les 30L d'eau et la bouffe, et on repart. Le chemin nous paraît moins galère cette fois, est-ce parce qu'on ne voit pas le vide à côté vu qu'il fait nuit ? La marche est bien plus rapide dans ce sens là et nous serons vite à la voiture. C'est difficile de se quitter après un weekend pareil, qui semble avoir durer 2 semaines tellement il était intense. Quelques câlins et gentils mots et on se dit tous à tout bientôt.
Lets
C'était une petite folie que nous avions organisé avec des potes allemands rencontrés il y a une année autour d'une highline aux gastlosen. Jan & Immi viendront donc vendredi soir de Stuttgart. Comme on n'est jamais assez de fous, ils ont invité des amis à eux qui ont fabriqué leur propre drône et qui sont très motivés pour venir nous filmer de manière "aérienne". Thomas & Sebastian arriveront donc vendredi soir, encore plus tard, direct après le boulot de Munich. Un bon plat cuisiné par Jan autour duquel on se dit qu'on pourrait faire un scénario pour la vidéo du weekend. Yannick m'avait donné l'idée du thème, plutôt évident : "on va dormir dans une grotte donc le thème pourrait être les hommes préhistoriques !". On prend alors une feuille de papier et chacun énumère des idées de scènes plus ou moins farfelues, drôles ou débiles. On est exité comme des gamins de commencer cette aventure. Une petite nuit de camping dans mon jardin pour les allemands et le samedi 6h le réveil sonne. C'est le dernier weekend d'octobre, il fait plutôt frisquet. On se retrouve tous à la douane Suisse pour partir à quelques voitures dans la route en lacets du Salève français. Un dernier check-up matériel sur le parking, on se réparti des kg et des kg de matériel sur le dos (matériel de highline, de vidéo avec quelques dizaines de batterie pour le drône, de camping pour dormir dans le froid, de nourriture et eau pour 2 jours, et autres trucs farfelus, je vous laisse imaginer...), et c'est parti. Les allemands nous impressionnent avec leur double énorme sac chacun, un sur le dos, un sur le ventre, et ce sac-drône qui dépasse de 1m au dessus de sa tête. C'est 1h de marche qui nous attend, tout commence bien, Yannick nous guide. On savait que le chemin était "foireux" mais on ne savait pas à quel point. Vers la fin, le sentier se rétrécit de plus en plus, et à gauche, c'est le grand vide. On a pas trop envie de tomber, on arrête de rigoler et on regarde où on met les pieds. Sur un petit bout il y a un câble pour se tenir mais au moment le plus galère il n'y en a plus. Il faut se baisser fortement pour passer sous un rocher, et les allemands ont de la peine avec cet énorme sac. Faut se dire aussi que le drône est cher et fragile et qu'ils ont pas trop envie de prendre de risque... Finalement Yannick vient leur prendre leur drône et ils feront plusieurs aller-retours pour prendre leurs autres sacs.
A peine arrivé, Yannick, Raph, Jan, Immi et moi on commence à sortir le matos de highline et chercher les points. La petite ligne, d'une 40aine de mètres, sera installée assez rapidement. Pendant que d'autres font la tension, je descend en rappel sur les points de la grande ligne et commence à installer l'ancrage. Bob, qui vient d'arriver en stop, part scotcher la petite ligne et en profitera pour faire le passage de la grande ligne de l'autre côté. Yannick et moi allons alors de l'autre côté avec le bout de cette ligne et la corde de back up, nous avons de la core 1 de 100m (76g/m donc 7,6 kg) et comme back up une corde statique 10.5mm de 100m aussi, presque le même poids, alors quand on tient tout ça à bout de bras au bord de falaise, on on redouble de vigilance... On aimerait pas se faire embarquer en bas. On utilise la corde du back up pour faire le petit rappel de l'autre côté. Je descends toute seule pour faire l'ancrage, et remonte avec le rig sur un caillou très incertain, en criant "caillou" toutes les 3 secondes. Heureusement qu'il fait trop froid pour les grimpeurs et promeneurs, et qu'il n'y a personne en dessous. On retourne alors de l'autre côté pour faire la tension, et c'est là que ça se complique. Bon, inutile de mentionner qu'on a oublié le leash, ça, c'est classique. Non le vrai problème c'est que on se retrouve avec des bananas assez petits (j'étais persuadée que les bananas des allemands seraient plus gros, je n'avais même pas pensé à demander...) et que la slack "core 1", est trop grosse pour bien coulisser dedans. En plus, on avait décidé de tendre au buckingham, c'est à dire avec un ligne grip et 2 highslides. Et on est que Yannick et moi à tirer, vu qu'il faut descendre en rappel et qu'il n'y a pas beaucoup de place là bas en bas. Alors on tire tout ce qu'on peut avec cette slack qui coulisse à peine dans les bananas, on se défonce les bras pour ravaler à peine 50cm. En gros, autant dire que c'est tendu à la main. Pour le back up, on le tendra vraiment qu'à la main : un qui tient, l'autre qui fait le 8, et hop dans la manille du masterpoint. On se retrouve donc avec une ligne très très lourde et presque pas tendue, qui a une flèche naturelle (sans personne dessus) de 30 ou 50cm. Ca va être drôle !
Après 3h les installations sont finies. Terrain de jeu ouvert !!!! Les lignes ne seront plus libre de toutes la journées. Chacun va faire un tour, puis un autre... Les allemands préparent leur drône (ça leur prend aussi du temps) qui vient ensuite nous tournoyer au dessus de la tête. Je le trouve assez silencieux, par rapport aux autres que j'avais déjà entendu. Raph et moi on fera de beaux essais sur la grande ligne, d'environ 60m (peut etre un peu plus), mais personne ne la traversera le samedi, si mes souvenirs sont bons. La journée passe vite, les nuages couvrent le ciel, mais on ira sur les lignes jusqu'au dernier rayon. Raph ira même sur la petite avec une lampe frontale de nuit, que vous pouvez voir sur la vidéo quand le reste du groupe est au chaud au bord du feu. On décolle plus du feu, qui nous enfume la grotte, mais qui nous tient bien au chaud, car il fait froid à 1000m d'altitude une nuit de fin octobre. On dormira chacun dans un endroit différent, certains dans les sac de couchage dans la grotte, d'autres dans les sac de couchage à la belle étoile, d'autres dans des hammacs sur la ligne, et Bob dans un hammac qui tient sur coinceur dans les fissures de la grotte. Les chiens eux se contenteront du sol dur de la grotte.
Le lendemain matin, nous sommes en plein dans le nuage, on ne voit pas à 50m. Raph, toujours aussi motivé, va faire des beaux essais en blind sur la grande ligne. C'est vrai tant qu'à faire autant le faire en blind que de voir du brouillard qui bouge ! Il y reste au moins 1h pendant qu'on petit dejeune tous au chaud. Et bien qu'il soit pas très loin de nous, impossible de le voir dans ce brouillard. Heureusement le "CHLAAAC" de la ligne quand il catch nous rappelle qu'il est là, sinon on l'aurait oublié, le pauvre. Les allemands profite de cette non-visibilité pour faire un aller-retour à la voiture pour charger toutes leurs batteries. Ils reviennent en début d'après-midi, juste quand le brouillard se lève enfin ! Et là, c'est magique. Grand soleil, les couleurs de l'automne apparaissent enfin. On regarde les chamois qui sont un peu plus bas, et on se précipite sur les lignes. Un dimanche de grand soleil, on croisera (enfin, c'est plutôt eux qui nous croisent) des parapentistes, des grimpeurs, des randonneurs... En général ils nous regardent, s'arrêtent, viennent nous interroger. Tout le monde trouve ça chouette et s'intéresse. D'autres potes nous rejoignent pour une demi-journée, on sera une petite quinzaine tout au plus. Certaines viennent de lausanne en voiture, d'autres sont monté à pieds en haut du Salève. L'ambiance est toujours chouette, les lignes toujours occupées, même la grande. Raph nous fera une belle traversée dans le sens du retour. Moi je ferais encore de beaux essais, je marcherai bien les 2/3 mais pas de traversée complète. On se fait tous plaisir et on déconne pas mal. Malheureusement les allemands doivent rentrer plus tôt, ils ont encore de la route et le lendemain ne l'oublions pas c'est lundi matin... déjà. Nous autres resteront tant que le soleil est là. On décide juste de démonter les lignes et ranger les affaires au dernier rayon, et on marchera de nuit. La désinstallation sera plus longue que prévu, car, pour éviter de jetter la corde en bas et qu'elle s'accroche probablement dans les arbres, on a voulu la laisser accrocher des deux côtés, du coup j'ai dû remonter en rappel sur une corde fixée de l'autre côté plus bas mais trés détendue.. Donc en gros je devais porter les 7kg de corde en plus de mon poids et ce sans poignée jumar... je me fabrique une pédale avec un bout de sangle mais ça reste très galère. Une fois tout rangé, on se sent plus léger sans les 30L d'eau et la bouffe, et on repart. Le chemin nous paraît moins galère cette fois, est-ce parce qu'on ne voit pas le vide à côté vu qu'il fait nuit ? La marche est bien plus rapide dans ce sens là et nous serons vite à la voiture. C'est difficile de se quitter après un weekend pareil, qui semble avoir durer 2 semaines tellement il était intense. Quelques câlins et gentils mots et on se dit tous à tout bientôt.
Lets